Micro-nouvelle 5 : "Le Langage et l'Écriture" - La Révolution Silencieuse
- Ophélie Paris

- 12 juil.
- 1 min de lecture
Sofia découvrit le pouvoir des mots le jour où elle décida de réécrire son histoire.
Née dans une famille où on lui répétait qu'elle était "trop sensible", "trop rêveuse", "pas assez pratique", elle avait fini par croire que ces mots définissaient qui elle était. Jusqu'à ce qu'elle comprenne que le langage n'était pas seulement un outil de communication, mais un instrument de création.
Elle commença par changer les mots qu'elle utilisait pour se décrire. "Trop sensible" devint "intuitive". "Trop rêveuse" devint "visionnaire". "Pas assez pratique" devint "créative".
Ce n'était pas de la pensée positive bon marché. C'était une révolution linguistique personnelle. Elle réalisait que chaque mot portait en lui une vision du monde, une façon de percevoir la réalité.
En écrivant, elle découvrit que le français n'était pas sa seule langue. Elle parlait aussi le langage des émotions, celui des images, celui des silences. Chaque outil révélait une facette différente de sa pensée.
Elle écrivit des textes où elle mélangeait les registres, où elle inventait des mots quand ceux qui existaient ne suffisaient pas. Elle comprit que l'écriture n'était pas seulement l'art d'utiliser les mots, mais celui de les transformer, de les réinventer.
Son style devint unique, métissé, libre. Comme elle.
Un jour, sa nièce lui dit : "Tante Sofia, tu écris comme tu parles, mais en plus beau."
Elle sourit. C'était exactement ça. L'écriture lui avait appris à parler sa propre langue, celle de son âme. Et dans cette langue-là, elle était parfaitement fluide.
.png)


Commentaires